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Aller un peu plus loin, s’informer, découvrir

Les Pratiques

Le mouvement régénérateur thérapeutique
Naître à Soi

Le Mouvement Régénérateur Thérapeutique (MRT) est une forme de méditation dynamique.

Pratiquer le MRT, c’est remettre en mouvement les fonctions auto-réparatrices du corps et du psychisme. C’est renouer avec votre intelligence corporelle.

La pratique du MRT fait appel au système involontaire du corps, celui-là même qui fait respirer, battre le coeur, provoque la sudation, déclenche baîllements, éternuements, rire et larmes. On découvre alors que lorsque le système involontaire est stimulé de façon appropriée, il cherche de lui-même à réajuster les déséquilibres et à développer une fonction d’auto-réparation.

La pratique du MRT trace un chemin de découverte de soi en profondeur, c’est une rendez-vous avec soi-même, un formidable levier de transformation intérieur. Il se pratique en groupe et peut également se pratiquer seul.

Au-delà d’une technique de gestion du stress, la pratique permet de décharger le trop plein, de déposer les valises et de se remettre en mouvement, de développer un contact plus vivant avec soi-même. La pratique participe à un chemin de transformation intérieur, permettant de sentir de plus en plus finement ce qui est bon pour soi et ce qui ne l’est pas. Ainsi on retrouve un accès à plus de créativité et à une plus grande souplesse dans sa vie quotidienne. Le résultat est un état de bien-être global.

«C’est une invitation à l’abandon de soi-même et au dépouillement de nos conditionnements afin de renouer ici et maintenant avec le vivant en nous et autour de nous. […] Le mouvement est la participation à la vibration du monde sous toutes ses formes. Les arbres, les plantes, les animaux, la mer, tout ce qui nous entoure tourne et est en mouvement. […] La sensibilité à toute chose augmente, […] avec la pratique on sent ce qui est bon pour soi, ce qui nous fait du bien. » Claude Vaux.

Un peu d’histoire au sujet du mouvement régénérateur …

La pratique du mouvement régénérateur vient du Japon et fût crée par Haruchika Noguchi dans les années 1920. Nogushi était le guérisseur officiel de la famille impériale du Japon. Au fil de sa carrière, il a décidé de créer la pratique du mouvement régénérateur afin de permettre à tout un chacun d’être son propre guérisseur (entendez par là d’avoir accès à son intelligence corporelle) et ainsi de devenir plus autonome. Il disait :  » Pour que les gens puissent marcher avec leurs propres pieds, il faut leur apprendre à se servir de leur corps. »

Plus tard Itsuo Tsuda (élève de Noguchi) a importé la pratique en Europe. Claude Vaux (co-créateur de l’IFCC* et élève de Maître Itsuo Tsuda) a ainsi pu découvrir cette pratique et s’y former. Claude Vaux intégrera plus tard à la pratique la possibilité d’exprimer des sons et des émotions. De cette manière, la pratique constitue une approche globale de ce que nous sommes et permet de développer la capacité à nous accueillir dans tout ce que nous sommes, à écouter notre ventre, notre intelligence corporelle.

Le mouvement régénérateur est ainsi devenu le mouvement régénérateur thérapeutique. C’est sous cette forme, que nous pratiquons le mouvement.

Celine Frochaux

*Institut de formation en thérapie psycho-corporelle, Strasbourg.

Des ateliers online de MRT sont organisés. Si vous souhaitez plus d’informations, c’est par ici (Ateliers online). Et pour les dates, consultez l’agenda, c’est par là.

Pour toutes questions et pour les inscriptions, veuillez prendre contact avec Celine Frochaux en cliquant ici.

Le Rêve éveillé, un voyage imaginaire.
Se relier

Le temps d’une soirée, venez passer un moment tout en douceur, venez voyager le temps d’une méditation dans des paysages ressourçants et régénérants et tout ceci sans fil d’attente et sans avion retardé, juste ici et maintenant.

Le rêve éveillé est un voyage intérieur, une méditation guidée qui vous permet de vous détendre en profondeur, d’accéder à un état de conscience modifié et ainsi de vous relier à vos ressources profondes.

Vous pouvez choisir à l’avance, une demande, une question, une problématique dans votre vie où vous avez besoin d’aide. Elle ne sera pas nommer dans le groupe, vous pourrez la garder pour vous.

Je vous conseille de porter des habits confortables et … de venir comme vous êtes, ce sera très bien.

Celine Frochaux

 

Si vous souhaitez participer à des ateliers de rêves éveillés, vous trouverez plus d’infos ici (Ateliers Online) et pour les dates, consultez l’Agenda en cliquant ici. Pour toutes questions et pour vous inscrire, veuillez prendre contact avec Celine Frochaux en cliquant ici.

La Méditation. Pratiquer jour après jour.
S'asseoir

Les bienfaits de la méditation sur la santé ont été abondamment étudiés et reconnus par la science. Elle diminue la sensibilité au stress et à l’anxiété, elle stabilise le système limbique, stimule le système immunitaire, repose et rééquilibre le métabolisme… La liste est encore longue. Cependant, la méditation est avant tout une authentique voie d’auto-réalisation, dont la forme proposée ici est celle de l’assise silencieuse ou shikantaza.

La méditation plonge ses racines dans l’instant présent et permet à chacun de revenir à la condition naturelle du corps/esprit. Elle est fondamentalement sans but. En tant que mouvement de vie, l’assise nous confronte à nos fonctionnements, à nos mécanismes et nous invite à les observer et à les accueillir avec bienveillance.

Si vous souhaitez participer à des ateliers de méditation, nous en proposons online. Pour plus d’informations, c’est par ici (Ateliers Online) et pour les dates, consultez l’agenda, c’est par là.

Pour toutes questions et pour les inscriptions, veuillez prendre contact avec Christophe Flammang en cliquant ici.

Relation à la Nature Animale (RNA)
Originelle, Instinctive, Incarnée.

La pratique de la RNA, c’est allé au contact de sa force intérieure, instinctive et animale. C’est contacter les ressouces qui étaitent là avant, avant que tout n’arrive, avant d’avoir eu mal, d’avoir été blessé. C’est un contact avec les forces de la Nature autour de vous et en vous.

Étymologiquement, Natura signifie l’ensemble des éléments qui constitue le monde en soi et l’homme dans le monde. Un peu comme les premiers êtres humains. C’est une manière de se relier aux forces de l’humanité, de nos ancêtres et de leurs ancêtres. Je les imagine, dans une grande plaine, respirant fort, en contact avec ce qui les entoure, en faisant Un avec leur environnement, connecté à ce qu’ils sont, à ce dont ils font pleinement partie : La Nature.

La direction dans la pratique, c’est aller au contact de ses sensations, de sa nature animale, instinctive de la nature profonde de l’être. Durant la pratique, on rencontre également notre manière d’être en lien avec les codes, les interdits véhiculés par notre société. Ne pas déranger, se faire discret, ne pas crier trop fort, ne pas exprimer, se tenir bien comme il faut.

La pratique de la RNA, c’est un moment où il est possible de faire autrement. Comme une salle d’entraînement, de préparation à la vie. Un temps où il est possible de trouver un contact avec soi en profondeur. Et puis, dans un deuxième temps, aller dans le monde avec ce qui a été trouvé dans cette rencontre avec soi-même.

Au cours de la pratique de la RNA, il y a la possibilité de lâcher prise, de lâcher un peu du leste. Après une phase de préparation permettant de favoriser le contact avec soi-même. Il s’agit de laisser venir la nature animale, un peu comme on accueillerait un chat qui viendrait vers soi. Un chat, on ne va pas le chercher, c’est lui qui décide si il vient. On peut juste le laisser venir et le laisser s’installer, prendre sa place.

Cette pratique permet de développer le lien à votre être profond, à votre intelligence corporelle et à des ressouces au-delà de tout cela, à des ressources venant du fond des âges. Elle permet de développer le confiance en soi, d’apprendre à bouger avec ce qui est rencontré dans sa vie, et de développer le mouvement de la vie en soi.

Au plaisir de pratiquer avec vous.

Celine Frochaux

Si vous souhaitez participer à des ateliers de RNA, nous proposons des ateliers online, pour plus d’informations, c’est par ici (Ateliers Online) et pour les dates, consultez l’agenda, c’est par là.

Pour toutes questions et pour les inscriptions, veuillez prendre contact avec Celine Frochaux en cliquant ici.

Nous vous invitons à vous asseoir et à pratiquer.
Extrait du livre "Tisser le lien" d'Yvan Amar.

Dans son livre « Tisser le lien », Yvan Amar nous propose de méditer.

« Je propose de vous asseoir le soir vingt minutes et de ne rien faire, de laisser venir ce qui vient et d’écouter, de tirer la leçon de ce qui vient à ce moment-là, parce que ce qui vient n’est pas le fruit du hasard. En général, lorsque nous pratiquons une technique dans la méditation, nous venons plaquer sur ce qui se passe un exercice destiné à amener le silence, la paix intérieure ou un état de recueillement. Si on ne fait rien, que va-t-il se passer ? Ce que d’habitude nous voulons réduire au silence va se manifester. Comment cela va-t-il se manifester ? Par une conciergerie intérieure qui se met alors en route.

Le « gourou-concierge », c’est le défilé de tout ce qui n’a pas été accompli, tout ce qui a été avorté, tout ce qui a été interrompu. Il faut supporter pendant vingt minutes le spectacle dont nous ne pouvons pas arrêter le projecteur, c’est le prix à payer. Si nous nous obligeons à regarder ce qu’est notre vie pendant ces vingt minutes, alors nous allons regarder ce que nous en faisons et nous allons avoir une méditation intéressante, parce qu’elle va nous confronter à la « relation consciente ».

Quand, au bout de vingt minutes, nous avons vu le résultat des relations non abouties, évitées ou interrompues, cela peut nous déterminer à être le lendemain un peu plus présents dans toutes nos relations et nous donner la possibilité de faire aboutir quelque chose afin de nous engager vraiment dans un processus de transformation.

Au fur et à mesure que nous allons vivre des relations conscientes, nous allons nous apercevoir que la conciergerie intime s’avère bien moins encombrée. La méditation du soir aura moins de ragots à raconter, parce que de plus en plus de choses s’accompliront jusqu’au bout et nous toucherons des mécanismes fondamentaux et centraux. Lorsque sur des mois, des années de vécu de relations conscientes, ce moment-là arrive à devenir un moment de silence, alors lorsque le soir nous nous allongerons pour nous reposer, nous nous endormirons du sommeil du juste parce que pendant la journée il n’y aura quasiment pas eu de résidus. Et au soir notre vie, pour nous endormir du grand sommeil, dans la mesure où nous aurons honoré notre quotidien, la mort honorera notre naissance. »

C’est un grand et beau voyage qu’Yvan Amar nous propose ici. Un voyage à la découverte de soi, et un voyage d’une grande bienveillance, afin d’apprendre à se laisser être, à s’accueillir tel que nous sommes. C’est cet accueil, dont on parle beaucoup ces temps, qui permet de trouver la paix et la joie dans sa vie.

Si le thème « Accueillir ce qui  est » vous intéresse, je vous invite à lire l’article du même nom sur la page « Vidéos et articles » et sous la rubrique la thérapie psychocorporelle. Il y a souvent des malentendus en ce qui concerne la question d’accueillir ce qui est. Est ce que cela veut dire qu’il faut tout accueillir. Je vous donne un indice, pas exactement.

Celine Frochaux

La méditation et la thérapie psychocorporelle
Espace, Conscience et Verticalité

La méditation

Dans les années soixantes celui qui pratiquait la méditation était considéré comme un hippie repenti de ses expérimentations psychadéliques. Les plus audacieux ont reconnu d’ailleurs un lien de parenté entre la méditation et la quête de sens fondamentale qui sous-tend l’apparition des addictions et notamment le recours au psychotropes. Les recherches de Stanislaf Groff autour de l’utilisation psychothérapeutique du LSD en témoignent. Un peu plus tard, dans les années quatre-vingt dix, la pratique de la méditation à souffert d’une assimilation à divers mouvements considérés à tort ou à raison comme des sectes.

Cette assimilation a eu pour conséquence l’apparition d’approches telles la MBSR (ce que l’on appelle aujourd’hui la Pleine Conscience). Ces approches sont des formes laïciser des techniques pratiquées depuis des millénaires dans des traditions telles que le Bouddhisme ou le Vedanta. Elles ont contribué à faire évoluer le regard sur la méditation qui est passée de pratique douteuse pour marginaux fleuris ou adeptes de sectes à une panacée appliquée à bien des maux dans beaucoup de domaines différents.

Aujourd’hui, les effets de la méditation sur le corps-esprit ont été abondemment étudiés et vérifiés par de nombreuses études scientifiques. Si vous voulez en savoir un peu plus, je me permet de vous renvoyer, sur cette même page, à l’article voisin sur les bienfaits de la méditation.

Il s’en suit que de nombreuses applications de la méditation en milieu hospitalier, en milieu scolaire ainsi qu’aux sein de certaines entreprises, voient le jour et contribuent au mieux-être de chacun et de la collectivité.

Et si tous ces points sont vérifiés scientifiquement, ils ne suffisent pourtant pas à circonscrire ce qu’est la méditation. Ils représentent tout au plus, à l’instar de notre médecine occidentale, une dérive quelque peu utilitariste qui vise à traiter des symptômes qui sont eux-mêmes identifiés en fonction d’une grille de lecture positiviste.

En tant que thérapeutes psychocorporels nous ne posons pas de diagnostique, nous nous tenons à la croisée des chemins, là où s’incarnent, entre autres choses, les maux de l’âme, la cohorte des souffrances existentielles : dépressions, stress post-traumatique, angoisses, crises de paniques, dépersonnalisation, burnout, crises existentielles, perte du sens, addictions, dépendances affectives, troubles du comportements…

Lorsqu’ils prennent forme en tant que souffrance du corps on les appelle des symptômes psychosomatiques. Ils disent ce qui nous tourmente et que nous ne pouvons ou ne savons accueillir. Ces symptômes psychosomatiques laissent souvent notre médecin dans la perplexité et face à son impuissance à produire un diagnostique… En dernier recours il nous invite à aller voir un « psy ».

La pratique de la méditation permet d’accueillir ce dialogue entre notre corps et notre psychisme lui donnant par là-même un sens et un dénouement.

La méditation est cet espace où le monde tel que nous nous y identifions se révèle dans sa réalité à ce que nous sommes réellement, c’est-à-dire la Conscience.

Les ateliers de méditations et les « matinales » sont là pour vous, pour donner un appui à ce qui en vous cherche une « porte de sortie », pour vous permettre de donner une place plus importante à cette pratique de Vie dans votre vie. Revenir à l’essentiel implique aussi de pouvoir faire le ménage en nous, de remettre en question, de ranger les idées et les concepts à leur place, de mettre de l’ordre dans nos émotions dans un mouvement à la fois d’accueil et de discernement, de lever enfin les voiles de nos identifications et croyances.

Discerner ce que nous ne sommes pas par la contemplation de ce que nous sommes.

Ce travail ne se fait pas seul, nous méditons ensembles et ensembles nous créons un groupe qui enrichit ses membres et représente la dimension universelle de la pratique, en tant que partage, en tant qu’amour dans la relation à l’autre et ouverture au monde.

« Au-delà du bien faire et au-delà du mal faire, existe un espace. C’est là où je te rencontrerai. »

Djalâl ad-Dîn Rûmi

Les bienfaits de la méditation
D'après de nombreuses études scientifiques...

… Il ressort que la méditation diminue la sensibilité au stress et à l’anxiété, elle favorise l’attention et aide dans la prévention de la perte de mémoire. La pratique de la méditation stabilise le système limbique, stimule le système immunitaire, a un effet anti-inflammatoire et favorise la santé cardiovasculaire. En permettant de retrouver un sommeil réparateur, elle repose et rééquilibre le métabolisme ce qui en retour dope votre libido… Enfin, les personnes qui pratiquent la méditation semblent développer une autre relation à la douleur les rendant plus résistantes et résiliantes, c’est pourquoi la méditation est enseignée à des personnes qui souffrent de douleurs chroniques.

La méditation et ses bienfaits : (source: HuffPost)

Ai-je su Aimer ?
Un chemin qui a du coeur. Amour et vie spirituelle.

Combien de blessures nos coeurs recèlent de ne pas avoir été suffisamment ou maladroitement aimés ? Combien de déchirures, de plaies qui saignent peuplent nos coeurs. ?« J’ai mal au coeur » disent certains et certaines. « Il / elle m’a brisé le coeur » «  Je n’arriverai plus jamais faire confiance (mais à qui exactement ?) » «  On me fait toujours des sales coups, on essaie de profiter de moi » crient nos coeurs blessés.

Le chemin de guérison d’un coeur meurti prend du temps. Prendre le risque de se laisser sentir la blessure, pleurer les larmes si longtemps retenues. Reconnaître l’amertume qui ferme ce coeur effrayé.

Et puis un jour peut-être reprendre le risque de se laisser aimer.

Recevoir de l’amour fait partie des besoins fondamentaux de l’être humain, et c’est Maslow qui le dit dans sa pyramide des besoins. 

Et si on ajoutait à cela une autre perspective ?

Ai-je su aimer ?

Est ce que je me donne le droit d’aimer de tout mon coeur, de tout mon corps ? Aimer les autres, la vie, la nature, le monde. Et si me laisser aimer pouvait guérir mon coeur ? Et si le monde avait besoin de mon amour ? 

Et puis un jour, peut-être, reprendre le risque d’aimer. 

Et telle une rivière régénérante, laisser cet amour vivifier mon coeur et le monde qui m’entoure.

J’ai choisi ici de vous partager un extrait du livre « Périls et promesses de la vie spirituelle » de Jack Kornfield. Ce dernier met en perspective l’importance d’être relié à son coeur dans sa vie et dans la vie spirituelle. Il propose également une méditation allant dans ce sens.

Bonne lecture

Celine Frochaux

« Même les états les plus exaltés, les accomplissements spirituels les plus exceptionnels demeurent insignifiants si nous sommes incapables d’être heureux d’une manière élémentaire et ordinaire, si nous ne savons pas ouvrir notre coeur à l’autre et à la vie qui nous a été donné.

Lorsque nous nous engageons dans une vie spirituelle, ce qui importe est simple : nous devons nous assurer que notre chemin est bien relié à notre coeur. Sur le marché spirituel moderne, bien d’autres perspectives nous sont offertes. Les grandes traditions spirituelles nous proposent des récits d’éveil, de félicité, de connaissances, d’extases sublimes et évoquent les plus hautes possibilités de l’esprit humain. Parmi l’éventail d’enseignements que l’Occident met à notre disposition, nous sommes souvent attirés tout d’abord par ces aspects spectaculaires et séduisant. La promesse d’atteindre de tels états n’est pas forcément vaine et ces états sont réellement représentatifs des enseignements ; toutefois, d’un certain point de vue, de telles assurances constituent également un des arguments publicitaires du commerce spirituel. Ces états ne sont pas le but de la vie spirituelle, laquelle, finalement, ne consiste pas à poursuivre et à atteindre une condition hors du commun ou des pouvoirs particuliers. En fait, une telle poursuite peut nous éloigner de nous-mêmes. Si nous n’y prenons pas garde, nous risquons fort de voir les grands échecs de notre société moderne se répéter dans notre vie spirituelle – ambition, matérialisme et isolement de l’individu. 

En abordant un voyage spirituel authentique, il nous faudra rester bien plus près de chez nous, nous concentrer directement sur ce qui se trouve ici même, juste devant nos yeux, nous assurer que notre chemin est relié à notre amour le plus profond. Dans son enseignement à Carlos Castaneda, Don Juan l’exprimait ainsi :

Examine chaque chemin attentivement et posément. Teste-le autant de fois qu’il te semblera nécessaire. Puis pose-toi – à toi seul – une seule question. Seul un très vieil homme se pose ce genre de question. Mon bienfaiteur m’en a parlé quand j’étais jeune, et mon sang était trop vigoureux pour que je comprenne. Maintenant, je comprends. Cette question, la voici : « Ce chemin a-t-il un coeur ? » Si la réponse est oui, c’est un bon chemin. Sinon, inutile d’insister.

Voici la matière des enseignements de ce livre : trouver ce chemin qui a du coeur, s’engager dans un chemin qui nous transformera et nous touchera au plus intime de notre être ; trouver, finalement, une forme de pratique qui nous permettra de vivre dans le monde totalement et pleinement à partir du coeur. 

Lorsque nous nous posons la question : « Ai-je choisi un chemin qui a du coeur ? » , nous découvrons que personne ne peut définir précisément à notre place ce que devrait être notre chemin. Au contraire, nous devons permettre au mystère et à la beauté de cette question de résonner dans notre être. Alors, de quelque part en nous, une réponse surgira et une compréhension naîtra. En faisant silence et en laissant s’exprimer la profondeur de notre être, fût-ce pour un instant, nous saurons si le chemin que nous suivons est un chemin qui a du coeur.

On peut s’entretenir directement avec son coeur, c’est un fait connu de la plupart des cultures anciennes. Nous pouvons réellement converser avec notre coeur comme avec un très bon ami. Dans la vie moderne, nous sommes si accaparés par nos activités et nos pensées quotidiennes que nous avons oublié cet art essentiel qui consiste à prendre le temps de dialoguer avec son coeur. Pour l’interroger sur le chemin que nous suivons, il nous faut tout d’abord examiner les valeurs fondamentales qui sous-tendent notre vie. A quoi consacrons-nous notre temps, notre force, notre créativité, notre amour ? Nous devons examiner notre vie sans idéalisme, sans exagération ni sentimentalité. Nos choix reflètent-ils nos valeurs les plus profondes ?

La tradition bouddhiste apprend à ses adeptes à considérer toute vie comme précieuse. Les astronautes qui quittent la terre ont, eux aussi, redécouvert cette vérité. Voici ce qu’une équipe de cosmonautes russes raconte à ce propos : « Nous avions emporté dans la station spatiale, où nous devions vivre pendant trois mois, de petits poissons destinés à certaines observations. Au bout de trois semaines environs, les poissons ont commencé à mourir. Comme ils nous faisaient pitié ! Que n’avons-nous pas fait pour essayer de les sauver ! Pourtant sur terre, nous aimons beaucoup pêcher, mais, quand on est seul et très loin de toutes choses terrestres, on accueille avec joie n’importe quelle manifestation de vie. On voit combien la vie est précieuse ! » Dans le même esprit, un astronaute, quand sa capsule atterrit, a ouvert l’écoutille pour respirer l’air humide de la terre. « En fait, racontait-il je suis descendu et j’ai posé ma joue sur la terre, oui, je suis descendu et je l’ai embrassé. »

Afin de percevoir l’infinie valeur de toutes choses, nous devons accorder à la vie une attention pleine et entière. Une pratique spirituelle peut nous amener à ce genre de conscience sans qu’il soit besoin d’un voyage dans l’espace. A mesure que les qualités de présence et de simplicité imprègnent davantage votre vie, notre amour intime de la terre et tous les êtres peut s’exprimer et vivifier notre chemin.

Afin d’approfondir ce sens de l’infinie valeur de toutes choses, comprendre ce qu’il suggère et voir comment il donne son sens à un chemin qui a du coeur, aidons-nous de la méditation suivante. Précisons d’abord que la pratique bouddhiste nous exhorte à considérer la manière appropriée de mener notre vie en réfléchissant à notre mort. La méditation traditionnelle qui s’y rapporte consiste à s’asseoir tranquillement et à ressentir la fragilité de la vie. Lorsque vous aurez lu ce paragraphe, fermez les yeux et percevez la précarité de ce corps humain qui vous a été donné. Pour nous, la mort est certaine – seule la date reste à découvrir. Imaginez que vous êtes à la fin de votre vie – que ce soit la semaine prochaine, l’année prochaine ou dans dix ans, quelque part dans l’avenir. Maintenant, revoyez votre vie entière et souvenez-vous de deux bonnes actions que vous avez accomplies, deux actes dont vous avez été satisfait. Ils n’ont pas besoin d’être spectaculaires ; laissez monter ce qui vient. Voyez également comment le fait d’évoquer ces bonnes actions, de vous les rappeler, affecte votre conscience et transforme les sentiments et l’état de votre coeur et de votre esprit. 

Lorsque vous aurez terminé cette réflexion, examinez attentivement la qualité des situations évoquées, voyez ce que renferme un moment de bonté choisi dans toute une vie de paroles et d’actes. Presque tous ceux qui, au cours de cette méditation, parviennent à se remémorer de tels actes s’aperçoivent qu’ils sont extrêmement simples. C’est rarement le genre de chose qu’on mentionnerait dans un curriculum vitae. Pour l’un, un moment de bonté sera tout simplement le jour où il a pu dire à son père mourant qu’il l’aimait ; pour un autre, ce sera le jour où il est allé en avion à l’autre bout du pays, malgré un emploi du temps très chargé, pour s’occuper des enfants de sa soeur pendant qu’elle se remettait d’un accident de voiture ; pour une institutrice, ce fut de revoir simplement ces matins où elle tenait dans ses bras des enfants en larmes parce qu’ils traversaient un moment difficile. Un jour, après cette méditation, quelqu’un a levé la main et a dit en souriant : «  Sans des rues encombrées, quand j’arrive à une place de stationnement en même temps qu’une autres personne, je lui cède toujours la place. » C’était la bonne action de sa vie.

Une autre femme, une infirmière d’une soixantaine d’années qui, ayant élevé ses enfants et ses petits-enfants, avait eu une vie bien remplie, se rappela ceci : elle avait six ans quand, un jour, une voiture tomba en panne devant sa maison. Des jets de vapeur fusaient de dessous le capot. Deux personnes âgées sortirent de la voiture, l’inspectèrent, puis se rendirent à la cabine téléphonique au coin de la rue pour appeler un garage. Elles revinrent s’asseoir dans la voiture et attendirent la dépanneuse pendant une grande partie de la matinée. curieuse comme peut l’être un enfant de six ans, elle alla leur parler puis, voyant qu’elles attendaient depuis un bon moment et qu’il faisait chaud dans la voiture, elle retourna dans la maison. Sans même leur en parler, elle prépara un plateau de thé glacé et de sandwichs et elle le leur porter. 

Les choses les plus importantes de notre vie ne sont pas extraordinaires ou grandioses. Ce sont les moments où nous nous sentons touchés l’un par l’autre, où nous nous comportons d’une manière particulièrement attentionnée ou chaleureuse. Cette intimité simple et profonde est l’amour que nous désirons tous si ardemment. Ces moments où l’on touche et où l’on est touché peuvent devenir le fondement d’un chemin qui a du coeur, ils se produisent d’une manière extrêmement immédiate et directe. Mère Teresa l’exprime ainsi : «  Dans cette vie, nous ne pouvons pas accomplir de grandes choses. Nous pouvons seulement faire de petites choses avec beaucoup d’amour. »

Certains trouvent l’exercice dont nous venons de parler très difficile, soit parce qu’aucune bonne action ne leur vient à l’esprit, soit parce qu’ils rejettent immédiatement celles dont ils se souviennent, les jugeant superficielles, banales, intéressées ou imparfaites. Cela signifie-t-il que, parmi les milliers d’actes de toute une vie, il n’y en aurait même pas eu deux valables ? Certainement pas ! Nous en avons tous connu beaucoup. Cette difficulté a un sens plus profond, elle est un reflet de notre sévérité envers nous-mêmes. Nous nous jugeons si durement que seuls un Idi Amin Dada ou un Staline nous embaucheraient pour présider leur tribunaux ! Bien des gens découvrent à quel point ils sont impitoyables envers eux-mêmes. La chaleur d’un amour et d’une bonté sincère peut réellement émaner de notre coeur, bien que nous l’admettions difficilement. 

Suivre un chemin qui a du coeur, c’est vivre en accord avec ce que nous révèle cette méditation, permettre à la saveur de la bonté d’imprégner notre vie. Lorsque nous portons une attention pleine et entière à nos actions, que nous manifestons notre amour et percevons la valeur infinie de la vie, la bonté grandit en nous. Une qualité de présence simple et généreuse peut alors animer plus souvent notre existence. Ne nous lassons donc jamais d’interroger notre coeur, de lui demander ce qu’implique une telle manière de vivre, le chemin, la voie que nous avons choisie nous y mènent-ils ?

La tension et la complexité de nos vies nous font parfois oublier nos intentions plus profondes. Mais quand l’homme, parvenu à la fin de sa vie, jette un regard en arrière, les questions qu’il se pose le plus fréquemment ne sont pas : Combien ai-je d’argent à la banque ? ou combien ai-je écrit de livres ? Si vous avez le privilège de vous trouver auprès d’une personne qui est consciente au moment de sa mort, vous verrez que ses questions seront très simples : Ai-je su aimer ? Ai-je pleinement vécu ? Ai-je appris à lâcher prise ? 

Ces questions simples relèvent du coeur même de la vie spirituelle. Si nous envisageons la possibilité d’aimer et de vivre pleinement, nous voyons combien nos attachements et nos peurs nous ont limités, et nous constatons que mille opportunités de s’ouvrir s’offrent à notre coeur. Nous sommes-nous permis d’aimer les gens qui nous entourent, notre famille, notre communauté, la terre sur laquelle nous vivons ? Et puis, avons-nous aussi appris à lâcher prise ? Avons-nous appris à traverser avec grâce, sagesse et compassion les changements de l’existence ? Avons-nous appris à pardonner et à laisser notre coeur prendre le pas sur le jugement de valeur ? 

Le lâcher-prise prend une place cruciale dans la pratique spirituelle lorsque nous réalisons la valeur infinie et la brièveté de la vie. Parvenus à la fin de notre vie, nous serons peut-être soumis à un « stage intensif » et nous souffrirons beaucoup si nous n’avons pas appris à lâcher prise. Tôt ou tard, il nous faudra apprendre et nous laisser traverser par le mystère mouvant de la vie sans en avoir peur, sans nous accrocher, sans nous emparer de quoi que ce soit. 

J’ai connu une jeune femme qui a longuement accompagné sa mère atteinte d’un cancer. Cette dernière faisait de fréquents séjours à l’hôpital, reliée à des dizaines de tubes et d’appareils. La mère et la fille considéraient une telle mort comme inacceptable. quand la maladie empira, on lui retira donc tout l’attirail médical et on lui permit de rentrer chez elle. Bien que le cancer continua de gagner du terrain, elle n’arrivait toujours pas à accepter sa maladie. Elle essayait de tenir sa maison depuis son lit, de payer les factures et de superviser toutes les affaires courantes de sa vie. Elle était aux prises avec la douleur physique mais, plus encore avec son incapacité de lâcher prise. Un jour, au plus fort de cette lutte, bien plus malade à présent et un peu désorientée, elle appela sa fille : « Ma fille, ma chérie, débranches les appareils maintenant. » Sa fille lui fit doucement remarquer «  Maman, il n’y a pas d’appareils. » Pour certains d’entres nous, ce n’est pas une mince affaire que d’apprendre à lâcher prise. 

Le fait de lâcher prise et de laisser la vie nous conduire d’un changement à l’autre fait mûrir notre être spirituel. Au bout du compte, nous nous apercevons qu’aimer et lâcher prise peuvent être une seule et même chose. Ni l’une ni l’autre de ces attitudes ne tente de posséder. Toutes deux nous permettent d’être en contact avec chaque instant de cette existence changeante et d’être pleinement présents pour accueillir ce qui viendra ensuite. » 

« Un jour vous pourrez sentir que cette vie a confiance en vous et vous passerez alors du sentiment de manquer de quelque chose à celui de manquer à quelque chose. Cette différence est radical. » Yvan Amar

La thérapie psychocorporelle

Le corps, point d'appui pour guérir des traumatismes
S'incarner

« Réveiller le tigre, Guérir le traumatisme » de Peter Levine, avec préface de Boris Cyrulnik, Socrate Editions Promarex.

« Ce livre est destiné aux victimes d’un traumatisme, à leur entourage et à toutes personnes travaillant avec des personnes traumatisées. « Peter Levine nous montre comment guérir les symptômes du traumatisme. Il nous emmène dans une visite guidée de nos pulsions, à la fois subtiles et puissantes, qui gouvernent nos réactions aux événements traumatisants. Pour ce faire, il utilise, dans un langage clair et accessible à tous, une série d’exercices qui nous aident à nous centrer sur nos sensations. C’est avec une conscience plus grande de ces sensations que le traumatisme pourra être guéri ».

« Méduse

Comme nous sommes des animaux humains sensitifs, nous pouvons desserrer l’étau du traumatisme et utiliser ses énergies puissantes. Mais pour cela, nous ne devons pas l’affronter directement, sous peine d’être saisis dans sa terrible étreinte. Nous devons nous y glisser doucement et ensuite nous en retirer petit à petit, comme nous le ferions d’un casse-tête chinois.

Dans le mythe de Méduse, quiconque la regardait droit dans les yeux était transformé en pierre. Il en va de même pour le traumatisme. Si nous cherchons  à lui faire face directement, il continuera son oeuvre : nous immobiliser dans la peur. Avant que Persée ne parte combattre Méduse, Athéna le prévint de ne pas la fixer directement. Suivant ce sage conseil, il se servit de son bouclier pour refléter l’image de Méduse et réussit ainsi à lui trancher la tête. De même, nous ne devons pas affronter le traumatisme de face, mais utiliser son image telle que reflétée dans nos réponses instinctuelles.

Le traumatisme est si puissant que les personnes traumatisées restent braquées sur lui de façon compulsive, et malheureusement, ce faisant, les circonstances qui les ont vaincus une première fois les vaincront encore et encore. Les sensations corporelles peuvent devenir un miroir de notre traumatisme et nous guider vers nos ressources instinctuelles. Ces ressources nous donnent le pouvoir de nous protéger des prédateurs et des autres forces hostiles. Nous possédons tous ces ressources et dès que nous apprenons à y accéder, nous pouvons créer nos propres boucliers qui refléteront puis guériront nos traumatismes.

Dans les rêves, la mythologie et la science, le cheval est le symbol de la nature instinctuelle de l’homme. Il est interpellant de constater que dans le mythe deux êtres émergent du corps de Méduse après sa mort : Pégase, le cheval ailé et Chrysaor, le guerrier au sabre d’or. On ne pourrait trouver métaphore plus appropriée. Le sabre symbolise la vérité absolue, l’arme ultime du héros mythique. Il véhicule une image de lumière et de triomphe, d’aptitude à relever tous les défis, de toute-puissance. Le cheval symbolise le fondement instinctuel tandis que les ailes créent l’image du mouvement, de l’élévation et du dépassement d’une existence clouée au sol. Si le cheval représente le corps et l’instinct, le cheval ailé évoque lui la transformation par l’entremise du corps. Ensemble, le cheval ailé et le sabre d’or symbolisent les ressources que les personnes traumatisées découvrent dans le processus qui les amènera à vaincre leur propre Méduse.

En entamant ce processus de guérison, nous utilisons ce qui est connu sous le nom de felt sense, à savoir l’ensemble de nos sensations corporelles internes. Ces sensations peuvent être vues comme la porte ouvrant sur les symptômes, ou sur les reflets du traumatisme. Si nous dirigeons notre attention sur ces sensations corporelles internes plutôt que d’attaquer directement le traumatisme, nous pouvons dénouer et libérer les énergies qui ont été bloquées depuis l’évènement traumatique. »

Peter Levine, complète sa réflexion dans son livre « Guérir par delà les mots, Comment le corps dissipe le traumatisme et restaure le bien-être ».

« Dans une autre version du même mythe, Persée recueille une goutte de sang de la blessure de Méduse dans deux ampoules. Une goutte d’une des ampoules a le pouvoir de tuer, et une goutte de l’autre a le pouvoir de ressusciter les morts, de les rendre à la vie. Ce qui est révélé ici est la double nature du traumatisme : d’abord, sa capacité de destruction, de voler à ses victimes leur capacité de vivre et de profiter de la vie. Le paradoxe du trauma est qu’il a à la fois le pouvoir de détruire et le pouvoir de transformer et de ressusciter. Selon notre manière de l’approcher, le trauma sera une gorgone cruelle qui punit, ou le moyen de nous amener sur les hauteurs de la transformation et de la maîtrise.

Le traumatisme est un fait de la vie. Mais il n’a pas à devenir une condamnation à vie. Il est possible d’apprendre de la mythologie, des observations cliniques, de la neuroscience, de notre corps « vivant » et expérientiel, et du comportement des animaux ; et ensuite, plutôt que de nous arc-bouter contre nos instincts, de les accueillir. Guidés et soutenus, il nous est possible d’imiter les animaux pour revenir à la vie en frémissant et tremblant. En exploitant ces énergies instinctives, primordiales et intelligentes, nous pouvons évoluer à travers le traumatisme et le transformer. »

C’est en ce sens que la thérapie psychocorporelle permet d’aider les personnes ayant souffert de traumatismes à transformer leur plomb en or.

Celine Frochaux

Le loup sait-il a quel point il est beau quand il bondit ?
La beauté sauvage

Extrait du livre de Clarissa Pinkola Estés, « Femmes qui courent avec les loups ».

« Quand nous acceptons notre propre beauté sauvage, nous la mettons en perspective ; nous ne sommes donc plus douloureusement conscientes de son existence, mais nous ne devons pas pour autant la délaisser ou la rejeter. Le loup sait-il combien il est beau lorsqu’il bondit ? Le félin connaît-il l’élégance de ses attitudes ? L’oiseau a-t-il peur du bruit que font ses ailes en s’ouvrant ? Il faut nous inspirer d’eux et agir à notre manière, authentiquement, sans reculer devant notre beauté naturelle, ni la cacher. Comme les animaux, nous sommes, un point c’est tout, et c’est bien ainsi. »

L’auteure de ce livre est psychanalyste et conteuse, elle nous propose d’aller à la rencontre de la Femme Sauvage qui est en chacune de nous, de retrouver la part enfouie, pleine de vitalité, de générosité vibrante et donneuse de vie. Selon l’auteure, les femmes ressemblent aux loups, elles ont tout à apprendre d’eux et à s’en inspirer.

Ce livre parle des femmes et il est également destiné aux hommes. Aux hommes qui souhaiteraient comprendre ces dernières un peu mieux et qui souhaiteraient apprendre à honorer le féminin chez les femmes qui les entourent et le féminin en eux.

Celine Frochaux

Accueillir ce qui est. Faut-il vraiment tout accueillir ?
Sérénité

L’Accueil a le vent en poupe et pour cause, c’est une des clés fondamentales dans la possibilité de vivre sereinement. Mais encore faut-il discerner ce que cela veut dire. Car à force de vouloir tout accueillir, on peut se faire mal.

Accueillir ce qui est, ne veut pas dire être d’accord avec tout, dire oui à tout ou encore ravaler votre colère. Si vous cherchez à accueillir directement les évènements de votre vie, vous sautez une étape. Ce ne sont pas les évènements qui sont à accueillir, c’est ce que vous ressentez, ce qui se passe en vous quand une situation se présente à vous. Si une tuile vous tombe sur le coin de la tête, ça fait mal. Et cette réalité ne va pas changer même si vous vous efforcer à l’accueillir sagement.

La première étape consiste à accueillir ce que vous ressentez, ce qui vous traverse, la douleur, la tristesse, la colère, un sentiment d’injustice, etc. C’est votre réalité de l’instant et c’est précisément « ce qui est ». Vous laissez sentir votre réalité, la vivre, accepter la façon dont ce qui arrive vous touche ou raisonne peut-être avec des évènements qui vous sont déjà arrivés, c’est cela accueillir ce qui est. Il ne s’agit donc pas d’accepter les yeux fermés qu’une tuile vous est tombée sur la tête.

Lorsqu’un évènement douloureux se présente à vous dans votre vie, passer par dessus la douleur que vous ressentez, l’écraser, la nier ou la ravaler, va uniquement ajouter de la souffrance. La douleur c’est une chose, c’est ce que produit l’évènement en vous. La souffrance, c’est le refus d’accueillir cette douleur. Et c’est là que le conflit naît en vous.

« Lorsque vous êtes en guerre contre vous-même et que vous gagnez ? Qui perd ? »

Si vous pouvez apprendre à accueillir la douleur ou toute autre émotion qui émerge en vous quand quelque chose de difficile vous arrive, vous vous éviterez beaucoup de souffrance.

Et si vous apprenez à faire avec ce que vous sentez, à vous laisser toucher par la vie, par vos émotions. Alors oui, vous pourrez accueillir les évènements de votre vie, vous pourrez faire avec et traverser les tempêtes. C’est une façon radicalement différente d’aborder la vie. Ainsi, les tuiles, les situations difficiles pourront être vécues comme des expériences, des occasions d’apprendre des choses sur vous, des occasions d’apprendre à faire avec l’être que vous êtes. Et ainsi, peut-être vous battre un peu moins contre vous et vous aimez un peu plus tel que vous êtes. C’est à cet endroit que vous avez du pouvoir, car on ne peut pas empêcher les tuiles de tomber des toits.

Ce qu’on peut faire par contre, c’est apprendre à accueillir ses blessures, apprendre à danser avec, apprendre à les guérir. Et au lieu d’utiliser votre énergie à vous battre contre vous-même, laisser votre énergie de vie circuler en vous et vous régénérer.

C’est de cette façon que je vous accompagne. Il ne s’agit pas de devenir quelqu’un d’autre, mais de retrouver votre audace de vivre.

Celine Frochaux

Si seulement je pouvais parler.
Mourir de dire. La honte.

Dans son livre « Mourir de dire. La honte ». Boris Cyrulnik nous propose un nouveau visage de la honte, inédit, émouvant et profond, nourri par les acquis les plus récents des neurosciences et de la psychologie. Un livre qui aide à dépasser la culpabilité et à retrouver force, fierté et liberté.

« Chacun de nous a connu la honte, que ce soit deux heures ou vingt ans. Or ce poison de l’existence ne crée pas un destin inexorable. »

Je vous propose ici un extrait de ce livre :

« Si vous voulez savoir pourquoi je n’ai rien dit, il vous suffira de chercher ce qui m’a forcé à me taire. Les circonstances de l’événement et les réactions de l’entourage sont co-auteurs de mon silence. Si je vous dis ce qui m’est arrivé, vous n’allez pas me croire, vous allez rire, vous allez prendre le parti de l’agresseur, vous allez me poser des questions obscènes ou, pire même, vous aurez pitié de moi. Quelle que soit votre réaction, il m’aura suffi de dire pour me sentir mal sous votre regard.

Je vais donc me taire pour me protéger, je ne mettrai en façade que la part de mon histoire que vous êtes capables de supporter. L’autre part, la ténébreuse, vivra sans un mot dans les souterrains de ma personnalité. Cette histoire sans paroles gouvernera notre relation parce que des mots non partagés, des récits silencieux, je m’en suis raconté dans mon for intérieur, interminablement.

Les mots sont des morceaux d’affection qui transportent parfois un peu d’information. Une stratégie de défense contre l’indicible, l’impossible à dire, le pénible à entendre vient établir entre nous une étrange passerelle affective, une façade de mots qui permet de mettre à l’ombre un épisode invraisemblable, une catastrophe dans l’histoire que je me raconte sans cesse, sans mot dire.

Une crypte se forme à l’intérieur de la personne, un lieu d’isolement, une partie morte de son monde intime. Un endroit où le processus vivant se fige, s’arrête. Le déni qui permet de ne pas souffrir n’est donc pas un facteur de résilience, puisque la personne blessée ne peut rien faire de sa blessure. Elle ne reprend pas son développement affectif, elle reste crispée sur son trauma muet, comme un abcès dans l’âme. Quand plus tard, une situation, une rencontre, évoquera d’une façon ou d’une autre le traumatisme qu’elle a vécu, la personne risque sans le vouloir de se verrouiller, car cela réveillera la honte qui touche à sa blessure.

Le non-partage des émotions installe dans l’âme du blessé une zone silencieuse qui parle sans cesse, un bas-parleur en quelque sorte, qui murmure au fond de soi un récit inavouable. Il est difficile de se taire, mais il est possible de ne pas dire. Quand on ne s’exprime pas, l’émotion se manifeste encore plus forte sans les mots. Tant qu’il souffre, un blessé ne parle pas, il serre les dents, c’est tout.

Quand le non-dit hyper conscient n’est pas partagé, il structure une présence étrange. « Cet homme discute aisément et pourtant je sens bien qu’il parle pour cacher ce qu’il ne dit pas. » Le refoulement, lui, organise des interactions différentes. D’abord, il est inconscient. Mais lors des rêves surgissent des scénographies étranges qui laissent échapper quelques énigmes à déchiffrer.

Le honteux aspire à parler, il voudrait bien dire qu’il est prisonnier de son langage muet, du récit qu’il se raconte dans son monde intérieur, mais qu’il ne peut vous dire tant il craint votre regard. Il croit qu’il va mourir de dire. Alors, il raconte l’historie d’un autre qui, comme lui, a connu un fracas incroyable.

Il écrit une auto-biographie à la troisième personne et s’étonne du soulagement que cela lui apporte le récit d’un autre comme lui-même, un représentant de soi, un porte-parole. Le fait d’avoir donné une forme verbale à son fracas, et de l’avoir partagé malgré tout, lui a permis de quitter l’image du monstre qu’il croyait être. Il est redevenu comme tout le monde puisque vous l’avez compris et peut-être aimé. »

Il y a maintenant quelques années de cela, durant un séminaire de thérapie psychocorporelle, on nous avait proposé l’exercice suivant :

Nous étions une trentaine de participant/es dans une salle magnifique. On nous avait donné à chacuns et à chacunes un drap blanc avec la consigne de se cacher dessous et de chuchoter ce qui nous faisait honte, ce que nous n’avions peut-être jamais dit à personne. De chuchoter suffisamment doucement pour ne pas être entendu et suffisamment fort pour que nos oreilles entendent notre voix. Ce fut un moment magnifique, d’une grande libération.

Alors si vous avez un drap blanc près de vous, ou d’une autre couleur, cela fera l’affaire aussi. Essayez, cela pourrait vous faire le plus grand bien.

Celine Frochaux

Utiliser ou Habiter mon corps
Juste un peu plus d'amour

Utiliser mon corps ou habiter mon corps ?

Dans son livre « Périls et promesses de la vie spirituelle » Jack Kornfield nous parle du chemin qu’il a parcouru. Célèbre aux Etats-Unis dans les milieux de la psychologie et de la spiritualité en général et dans ceux du bouddhisme en particulier, Jack Kornfield partage dans ce livre les fruits de son parcours. Après avoir été formé pendant cinq ans aux pratiques de méditation intensive dans un monastère bouddhiste de Thaïlande, il rentre aux Etats-Unis, persuadé d’avoir suivi une ascèse particulièrement efficace. C’est dans la salle d’attente d’un spa où il attendait sa belle-soeur, qu’il comprit que cela allait être plus difficile que prévu. En effet, lui assis en tailleur dans sa robe de moine, croisa le regard d’un groupe de femmes en peignoir, le visage recouvert d’un masque qui semblait être fait de purée d’avocat. Elles disaient à voix haute et en rigolant : « Est ce qu’il est vrai ? Et Jack Kornfield se surpris à se demander la même chose les concernant. 

Il se rendit également vite compte que les états de conscience exceptionnel qu’il avait connu au Monastère ne l’avaient pas préparé à affronter ses propres problèmes existentiels. Ce constat douloureux l’amena à une profonde remise en cause de lui-même. Par la suite, il chercha tout au long de sa vie comment intégrer sa pratique spirituelle à sa vie en Occident et comment rendre complémentaire la psychothérapie et la pratique spirituelle. 

J’ai choisi ici un extrait de son livre qui nous concerne toutes et tous et en particulier dans le cadre de la thérapie psychocorporelle. Dans notre monde où le corps est traité comme un objet, une chose à qui on demande d’être performant et de nous servir pour que nous puissions mener notre vie comme nous l’avons décidé (mais qu’est ce qui décide ça exactement ?), Jack Kornfield nous partage dans cet extrait une autre approche de notre corps, une approche plus humaine, une approche plus aimante. 

Bonne lecture

Celine Frochaux

« J’avais utilisé la force de mon esprit en méditation pour refouler des émotions douloureuses et, la plupart du temps, je n’était capable de reconnaître ma colère, ma tristesse, mon chagrin ou ma frustration qu’après coup. La source de mes difficultés relationnelles n’avait pas été examinée. J’étais très mal équipé pour aborder mes émotions, m’engager au niveau affectif ou vivre en harmonie avec mes amis et mes proches.

Il fallut que je réoriente toute ma pratique des chakras, que je laisse le coeur prendre le pas sur le mental. J’entrepris alors la longue et difficile démarche consistant à reconnaître mes émotions, à prendre conscience de mes schémas relationnels et à les comprendre, à apprendre à ressentir mes sentiments et à gérer les puissantes énergies qui gouvernent les rapports humains. Je fus aidé en cela par la thérapie de groupe et une thérapie individuelle, par des méditations centrées sur le coeur, par la psychologie transpersonnelle et par une succession de relations amoureuses tantôt réussies et tantôt catastrophiques. J’examinai également mes origines et mes débuts de vie, et appliquai la compréhension que j’en retirai à mes relations actuelles. Finalement, cela me conduisit à entamer une relation de couple initialement difficile, qui s’est transformé depuis en un mariage heureux, avec ma femme, Liana; une fille magnifique Caroline, en est née. Peu à peu, j’en suis venu à considérer ce travail du coeur comme un aspect pleinement intégré de ma pratique spirituelle.

Après avoir mis l’accent pendant dix ans sur le travail émotionnel et sur l’épanouissement du coeur, je m’aperçus que j’avais négligé mon corps. Tout comme mes émotions, mon corps n’avait fait l’objet de ma pratique spirituelle que d’une manière superficielle. J’avais appris à être très conscient de ma respiration et à travailler sur les douleurs et les sensation physiques, mais j’avais surtout utilisé mon corps comme le ferait un athlète. J’avais la chance de posséder une santé et une force qui me permettaient de gravir des montagnes ou de m’asseoir comme un yogi sur la rive du Gange, sans bouger, pendant dix ou douze heure, en dépit de l’intense douleur; je pouvais, en tant que moine, me contenter d’un repas par jour et parcourir de longues distances, pieds nus, mais je découvris que j’avais utilisé mon corps plutôt que de l’habiter. Il avait été un véhicule qu’il fallait nourrir et mouvoir et qui devait être au service de ma vie intellectuelle, affective et spirituelle. 

Etant parvenu à vivre plus pleinement mes émotions, je m’apercevais à présent qu’à son tour mon corps demandait sa part d’attention et d’amour et qu’il ne suffisait pas de voir et de comprendre, ni même de ressentir de l’amour et de la compassion, je devais descendre plus bas encore dans les chakras. J’appris que, pour vivre une vie spirituelle, je devais être capable de l’incarner dans chacune de mes actions : dans ma manière de me tenir debout et de marcher, dans ma manière de respirer, dans l’attention que je portais à ma façon de manger. Je ne devais exclure aucune activité. Vivre dans ce précieux corps animal sur cette terre est un aspect de la vie spirituelle aussi important que tous les autres. Quand je recommençai à habiter mon corps, je découvris de nouvelles zones de peur et de douleur qui me tenaient éloigné de mon soi véritable, tout comme j’avais découvert de nouvelles zones de peur et de douleur quand j’avais ouvert mon esprit et mon coeur. 

En descendant le long de mes chakas, ma pratique est devenue progressivement plus intime et plus personnelle. A chaque pas, elle a exigé de moi davantage d’honnêteté et de vigilance. Elle est aussi devenue mieux intégrée au reste de ma vie. Ma façon de traiter mon corps n’est pas sans lien avec ma façon de traiter ma famille ou avec mon engagement pour la paix dans le monde. Ainsi, tandis que je descendais vers les chakras inférieurs, la perspective de ma pratique s’est élargie jusque’à inclure non plus seulement mon propre corps et mon propre coeur, mais la totalité de la vie, les relations que nous entretenons et l’environnement qui nous maintient en vie. »

Le Cadre

Le Code de Déontologie de l'Association Européenne de psychothérapie
Nous nous engageons à le suivre.

Code de déontologie

Ce code a été adopté par l’Assemblée générale de l’EAP

(Association Européenne de Psychothérapie)

le 20 mai 1995 à Zurich en Suisse.

Il a été traduit en français par le Bureau de la Fédération Française

de Psychothérapie (FF2P), à Paris, le 21 mars 1996.

Il a été adopté par l’Institut de Formation en Thérapie Psychocorporelle (IFCC).

PREAMBULE

Tous les membres des sociétés nationales associées à l’EAP, ainsi que les membres individuels de ces dernières, sont tenus d’exercer leur profession avec un sens particulièrement aigu de leurs responsabilités vis-à-vis de leur propre personne, de leur travail thérapeutique et des personnes avec lesquelles une relation particulière est créée par le biais du traitement psychothérapeutique. Les sociétés nationales de l’EAP sont dans l’obligation de prêter une attention toute particulière aux questions de déontologie. Cela s’applique aux formateurs, aux membres et aux candidats des sociétés nationales en question.

Les règles de déontologie des sociétés nationales :

• visent à protéger le patient/client contre les applications abusives de la psychothérapie par les praticiens ou les formateurs,

• servent de règles de conduite à leurs membres,

• servent de référence en cas de plainte.

1. LA PROFESSION DE PSYCHOPRATICIEN

La profession de psychopraticien est une discipline spécifique du domaine des sciences humaines. Elle implique un diagnostic et une stratégie globale et explicite de traitement des troubles psychologiques, sociaux et psychosomatiques. Les méthodes utilisées reposent sur des théories scientifiques de psychothérapie.

Par le biais d’une interaction entre un ou plusieurs patients/clients et un ou plusieurs psychopraticiens, ce traitement a pour objectif de déclencher un processus thérapeutique permettant des changements et une évolution à long terme.

La profession de psychopraticien se caractérise par l’implication du thérapeute dans la réalisation des objectifs précités.

Le psychopraticien est tenu d’utiliser sa compétence dans le respect des valeurs et de la dignité de son patient/client au mieux des intérêts de ce dernier.

Le psychopraticien doit indiquer sa qualification dans la spécialité où il a été formé.

2. COMPETENCE PROFESSIONNELLE ET PERFECTIONNEMENT

Le psychopraticien doit exercer sa profession de manière compétente et dans le respect de l’éthique.

Il doit se tenir au courant des recherches et du développement scientifique de la psychothérapie – ce qui implique une formation continue permanente.

Le psychopraticien est tenu de ne pratiquer que les méthodes de traitement et dans les domaines de la psychothérapie pour lesquels il peut justifier de connaissances et d’une expérience suffisante.

3. LE SECRET PROFESSIONNEL

Le psychopraticien et son équipe éventuelle sont soumis au secret professionnel absolu concernant tout ce qui leur est confié dans l’exercice de leur profession. Cette même obligation s’applique dans le cadre de la supervision.

4. CADRE DE LA THERAPIE

Dès le début de la thérapie, le psychopraticien doit attirer l’attention de son client sur ses droits et souligner les points suivants :

• Type de méthode employé (s’il le juge approprié à la situation du client). Il précise les conditions de travail (y compris les conditions d’annulation ou d’arrêt),

• Durée présumée du traitement,

• Conditions financières (honoraires, prises en charge, règlement des séances manquées),

• Secret professionnel,

• Possibilité de recours en cas de litige.

Le patient/client doit pouvoir décider lui-même si et avec qui il veut entreprendre un traitement (libre choix du thérapeute).

Le psychopraticien est dans l’obligation d’assumer ses responsabilités compte tenu des conditions particulières de confiance et de dépendance qui caractérisent la relation thérapeutique. Il y a abus de cette relation à partir du moment où le psychopraticien manque à son devoir et à sa responsabilité envers son patient/client pour satisfaire son intérêt personnel (par exemple : sur le plan sexuel, émotionnel, social ou économique). Toute forme d’abus représente une infraction aux directives déontologiques spécifiques concernant la profession de psychopraticien. L’entière responsabilité des abus incombe au psychopraticien. Tout agissement irresponsable dans le cadre de la relation de confiance et de dépendance créée par la psychothérapie constitue une faute grave.

5. OBLIGATION DE FOURNIR DES INFORMATIONS EXACTES ET OBJECTIVES

Les informations fournies au patient/client concernant les conditions dans lesquelles se déroule le traitement doivent être exactes, objectives et reposer sur des faits.

Toute publicité mensongère est interdite. Exemples :

• Promesses irréalistes de guérison,

• Référence à de nombreuses approches thérapeutiques différentes, ce qui laisserait supposer une formation plus étendue qu’elle ne l’est en réalité (formations entamées et non terminées).

6. RELATIONS PROFESSIONNELLES AVEC LES COLLEGUES

Si nécessaire, le psychopraticien doit travailler de manière interdisciplinaire avec des représentants d’autres sciences, dans l’intérêt du patient/client.

7. PRINCIPES DEONTOLOGIQUES CONCERNANT LA FORMATION

Ces principes déontologiques s’appliquent également, par analogie, aux rapports entre formateurs et élèves.

8. CONTRIBUTION A LA SANTE PUBLIQUE

La responsabilité des psychopraticiens au niveau de la société exige qu’ils travaillent à contribuer au maintien et à l’établissement de conditions de vie susceptibles de promouvoir, sauvegarder et rétablir la santé psychique, la maturation et l’épanouissement de l’être humain.

9. RECHERCHE EN PSYCHOTHERAPIE

Afin de promouvoir l’évolution scientifique de la psychothérapie et l’étude de ses effets, le psychopraticien doit, dans la mesure du possible, collaborer à des travaux de recherche entrepris dans ce sens. Les principes déontologiques définis plus haut doivent également être respectés à l’occasion de ces travaux de recherche et lors de leur publication. Les intérêts du patient/client restent prioritaires.

10. INFRACTION AUX REGLES DE DEONTOLOGIE

Les sociétés nationales sont dans l’obligation de créer des instances de recours et d’arbitrage en cas de litige.

11. OBLIGATIONS DES ORGANISMES NATIONAUX DE L’EAP

Les organismes nationaux doivent exiger que leurs membres praticiens établissent des règles déontologiques compatibles avec les principes du code de déontologie de l’EAP.

Le Certificat Européen de Psychothérapie (CEP) C'est quoi ?
Etre accompagné par des professionnels.

Que garantit le Certificat Européen de Psychothérapie (CEP) ?

L’Association Européenne de Psychothérapie (EAP) a été fondée à Vienne, en Autriche, en 1991. Elle rassemble environ 128 organisations de 41 pays d’Europe, représentant environ 120 000 psychothérapeutes professionnels qualifiés.

L’EAP est une organisation à but non lucratif qui vise à réunir en une association commune les organisations de psychothérapie et les psychopraticiens individuels de différentes orientations, sur la base de la Déclaration de Strasbourg sur la Psychothérapie de 1990.
Elle a comme unique représentant en France la Fédération Française de Psychothérapie et Psychanalyse (FF2P), créée en 1995, qui regroupe aujourd’hui plus de 60 organismes de psychothérapie (instituts et écoles de formation, associations professionnelles…).


L’EAP a mis en place, lors du Congrès de Rome en 1997, le Certificat Européen de Psychothérapie (CEP) visant à harmoniser les niveaux de formation entre les différents pays d’Europe, en l’absence de règlementations nationales dans la plupart d’entre eux.
Ce certificat doit favoriser l’échange de professionnels entre les pays et, à ce titre, il est encouragé par la Commission Européenne de Bruxelles, « le gouvernement européen ».

Le CEP instaure et garantie un niveau de formation élevé, comparable d’un pays à l’autre, incluant :

  • Une psychothérapie personnelle approfondie.
  • Une formation initiale en sciences humaines ou équivalent (niveau Bac +3).
  • Une formation de 4 ans dans une méthode de psychothérapie, validée selon des normes européennes.
  • Une formation en psychopathologie.
  • De la formation continue et reconnue par l’EAP tout au long de sa pratique.

Domaines d’intervention du Psychopraticien

Le Psychopraticien titulaire du CEP est un professionnel expérimenté la relation d’aide dans le champ de la psychothérapie, utilisant obligatoirement une méthode spécifique.


Son accompagnement tend à soulager les souffrances, les angoisses et les crises des individus.
Il s’appuie sur une méthode de psychothérapie spécifique (Intégration Posturale Psychothérapeutique, analyse transactionnelle, sophrothérapie, approche centrée sur la personne, etc.) qu’il a lui-même expérimenté lors de sa propre psychothérapie.
Ces facteurs, conjugués à un travail de supervision obligatoire garantissent le professionnalisme et l’éthique du Psychopraticien titulaire du CEP, et la référence à une méthode psychothérapique reconnue et codifiée par la FF2P et l’EAP constitue sa particularité professionnelle.

Le Psychopraticien titulaire du CEP intervient dans les domaines suivants :
– les problématiques sociales : personnes victimes de racisme, de violence, de harcèlement, soumises à une addiction…
– les problématiques relationnelles : confiance, affirmation et estime de soi, relation à l’autre, conflit…
– les troubles réactionnels à un évènement de vie : épuisement au travail, burn-out, rupture, chômage, divorce, deuil…
– les troubles de l’adaptation : sociaux, familiaux, professionnels…

Il peut répondre à la demande d’un professionnel de santé (psychiatre, médecin généraliste, psychologue), qui lui adresse des patients souffrant de troubles psychopathologiques qui peuvent bénéficier de la méthode thérapeutique qu’il pratique.
Ses connaissances en psychopathologie lui permettent de repérer d’éventuels troubles psychiques, d’adapter son accompagnement et si nécessaire d’orienter à son tour vers des spécialistes de la santé mentale.
Il repère les problématiques qui figent, entravent le mouvement de vie et créent de la souffrance, du dysfonctionnement voire de la maladie.
En appliquant les outils de sa méthode il va permettre à la personne de remobiliser ses ressources et d’aller vers une plus grande autonomie psychique.

Psychologue ? Psychiatre ? Psychanalyste ? Psychopraticien ?
Psychopraticien, Psychopraticienne

Le titre de « psychopraticien(ne) certifié(e) » garantit une formation complète en psychothérapie, conforme aux normes européennes de l’Association Européenne de Psychothérapie (l’EAP) qui fédère 120 000 psychopraticiens certifiés dans 41 pays d’Europe. Cette formation inclut les éléments suivants :

• une psychothérapie personnelle approfondie,
• une formation théorique, méthodologique et pratique à une méthode reconnue,
• une formation en psychopathologie clinique,
• une supervision permanente tout au long de la pratique professionnelle,
• un engagement à se conformer à la charte déontologique de la profession,
• une accréditation par une commission nationale de pairs.

Cette formation ne s’acquiert pas à l’université. Elle est dispensée par des organismes de formation privés dont certains sont accrédités pour délivrer le Certificat Européen de Psychothérapie (CEP). Ce certificat a été mis en place par l’EAP en concertation avec la commission européenne de Bruxelles en 1997. Il vise à harmoniser les niveaux de formation à la psychothérapie entre les différents pays d’Europe et répond à des critères d’obtentions élevés.

A titre d’exemple, en France le titre de psychopraticien(ne) a été choisi en 2011 en lieu et place de celui de psychothérapeute par l’ensemble des syndicats et fédérations représentants la psychothérapie (FF2P, AFFOP, SNPPsy, PSYG, Psy en Mouvement). En effet, depuis mai 2010, la loi française réserve le titre de psychothérapeute aux médecins, psychologues et psychanalystes. Ainsi la profession de psychothérapeute devient une spécialité médicale fondée principalement sur un savoir en psychopathologie, limitant son champ d’activité à celui de la santé mentale, loin de l’histoire et des fondements de la psychothérapie.